Alors que le conflit au Soudan, qui a débuté en 2023, est à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York ces derniers jours, une affaire judiciaire a également été déposé devant la Cour pénale internationale (CPI) concernant l’utilisation de armes chimiques et de graves violations contre des civils. Les allégations visent quatre hauts dirigeants affiliés aux forces armées soudanaises, dont le président du Conseil souverain, le général Abdel Fattah al-Burhan.
L’affaire, soumise à la CPI par le Alliance soudanaise pour les droits (SAR), nomme également Yasser al-Atta, Shams al-Din al-Kabashi et le général de division Taher Mohammed. La nouvelle affaire devant la CPI appelle à une enquête approfondie et à la poursuite des responsables, tout en soulignant les inquiétudes concernant l’influence croissante des milices extrémistes alliées à l’armée de Burhan et la menace qui en découle pour la sécurité régionale. En effet, le dossier note que les graves violations alléguées contre les civils ont été commises avec aide de groupes extrémistes allié aux forces armées soudanaises.
Des plaintes officielles concernant l’utilisation d’armes chimiques et les violations contre des civils ont également été soumises à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. Une lettre a été envoyée au Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), exhortant l’organisme à ouvrir une enquête urgente.
L’affaire lancée devant la CPI fait suite à l’échec des efforts de l’Union africaine et de l’IGAD pour résoudre pacifiquement le conflit soudanais, ainsi qu’au refus de s’engager dans les efforts de paix en Suisse en 2024lorsque le général Burhan a déclaré que les forces armées soudanaises continueraient à se battre « même si cela prend 100 ans » et a rejeté toute possibilité de dialogue. Efforts en 2025 ont rencontré la même réticence à s’engager dans un quelconque processus de paix. Une réunion a eu lieu entre Burhan et l’envoyé américain pour l’Afrique, Massad Boulos, mais presque immédiatement après, Burhan a renouvelé son engagement dans la « bataille pour la dignité, pour vaincre la rébellion et pour ne faire ni compromis ni réconciliation, quel qu’en soit le prix ». Plus loin efforts de paix par le Quad ont rencontré une réaction similaire de la part des forces armées soudanaises.
Les délégués à New York n’avaient sans doute aucun doute cette semaine sur l’urgence de la situation au Soudan. Les Nations Unies elles-mêmes, ainsi que des ONG telles que Médecins sans frontières, ont lancé des avertissements répétés et de plus en plus graves face à l’aggravation de la catastrophe humanitaire. La guerre au Soudan a fait plus de 150 000 morts. Sur une population de plus de 50 millions d’habitants, le nombre de blessés se compte en centaines de milliers. Plus de 12 millions de personnes sont déplacées et entassées dans des camps de fortune sans écoles ni installations médicales. Plusieurs commentateurs ont fait remarquer que ces chiffres deviennent si élevés qu’ils sont difficiles à accepter. L’affaire devant la CPI devrait mettre en lumière la nature de ce à quoi la population soudanaise est confrontée : la menace des armes chimiques et la violence islamiste visant les civils.







