Bruxelles – Dans une décision significative vers des produits de consommation plus sûrs et une protection de l’environnement plus forte, le Conseil européen et le Parlement européen ont conclu un accord provisoire pour moderniser les règles de l’UE sur les détergents et les surfactants. L’accord, salué comme une «victoire pour la santé, l’environnement et le marché unique», promet des changements radicaux visant à aligner la législation sur les connaissances scientifiques actuelles, l’évolution des habitudes des consommateurs et le besoin urgent de réduire la pollution chimique.
Au cœur du règlement mis à jour est un engagement à améliorer la sécurité des produits sans créer de charges inutiles pour l’industrie. La réforme vise à simplifier l’accès au marché tout en abordant de nouveaux développements tels que les produits de nettoyage microbien, les ventes de détergents en vrac et les systèmes de recharge qui sont de plus en plus populaires parmi les consommateurs soucieux de l’environnement.
Règles de biodégradabilité plus strictes, en particulier pour les films de capsule
L’un des éléments les plus percutants de l’accord est le renforcement des exigences de biodégradabilité, en particulier pour les films polymères solubles dans l’eau utilisés dans les capsules de détergent. Ces films, qui se retrouvent souvent dans les eaux usées et les écosystèmes aquatiques, seront désormais soumis à des critères de test et de conformité plus stricts sous des pouvoirs délégués à la Commission européenne.
L’accord ouvre également la porte à des réglementations futures ciblant d’autres substances organiques présentes dans les détergents à des concentrations supérieures à 10% par masse. Une clause de révision intégrée garantit que les normes peuvent évoluer à mesure que les progrès scientifiques et les pressions environnementales montent.
Transparence numérique et accès au centre de poison
Les consommateurs et les professionnels de la santé bénéficieront d’une amélioration des mesures de transparence numérique. Les étiquettes de produits comprendront désormais des informations plus détaillées, y compris des listes d’allergènes et de conservateurs de parfums – une demande de longue date des personnes souffrant d’allergies et de prestataires de soins de santé.
De plus, les fabricants devront rendre les données de sécurité critiques directement accessibles aux centres de poison et aux autorités compétentes. Ce changement devrait améliorer considérablement les temps de réponse d’urgence et les résultats du traitement en cas d’ingestion accidentelle ou d’exposition.
Phosphore sous contrôle
L’accord tâche à la Commission européenne de mener une étude complète sur la faisabilité et l’impact environnemental de la réduction des niveaux de phosphore dans les détergents. Alors que le phosphore a été lié à l’eutrophisation – enrichissement excessive des nutriments dans les plans d’eau – l’examen vise à garantir que toute réduction ne conduit pas à une diminution des performances du produit, entraînant potentiellement une utilisation accrue ou des pratiques de nettoyage à forte intensité énergétique.
Selon les résultats, la Commission peut proposer de nouvelles restrictions ou des mesures alternatives pour gérer efficacement le contenu du phosphore.
Une entreprise est contre les tests animaux
Dans une forte réaffirmation des valeurs de l’UE, l’accord interdit les tests animaux pour tous les détergents et tensioactifs placés sur le marché interne. Seuls les produits testés à l’aide de méthodes non animaux seront autorisés, à des exceptions très limitées autorisées uniquement lorsqu’un ingrédient est essentiel, irremplaçable et aucune méthode de test alternative n’existe.
Cette disposition renforce le leadership de l’UE en sciences éthiques et son engagement plus large à mettre fin aux tests animaux dans les secteurs.
Assurer la sécurité des produits importés
Pour niveler les règles du jeu et protéger les consommateurs de l’UE, l’accord présente une exigence pour les fabricants non de l’UE de nommer un représentant autorisé au sein du bloc. Ce représentant sera chargé d’assurer le respect des normes de l’UE et d’agir comme une liaison avec les autorités locales – une étape importante dans le renforcement de la surveillance du marché et des contrôles d’importation.
Moderniser la réglementation pour un marché unique concurrentiel
Le ministre de la Santé polonais Izabela Leszczyna, qui a dirigé les négociations pour le conseil, a salué le résultat en tant que modèle de réglementation intelligente.
“L’accord d’aujourd’hui sur les détergents est une victoire pour la santé, l’environnement et le marché unique”, a déclaré Leszczyna. “En augmentant la biodégradabilité, en permettant la réduction des substances nocives et en améliorant les informations sur l’étiquette, nous rendons nos produits de tous les jours plus sûrs et plus verts, sans s’accumuler sur des formalités administratives: réglementation intelligente, résultats propres.”
La réforme traite des incohérences de longue date entre le règlement des détergents et d’autres lois sur les produits chimiques de l’UE, tels que la portée, la rationalisation des obligations d’étiquetage et la réduction des exigences de déclaration en double.
Impact économique et perspectives de l’industrie
Les détergents représentent un segment vital du secteur des produits chimiques de l’UE, représentant 4,2% de la valeur de production totale de l’industrie en 2018. Avec une valeur marchande supérieure à 41 milliards d’euros en 2020 et environ 700 sites de production à travers l’Europe, le secteur joue un rôle crucial dans les milieux ménagères et professionnels.
Les parties prenantes de l’industrie ont salué la mise à jour en tant qu’évolution nécessaire pour soutenir l’innovation tout en maintenant des normes de sécurité élevées.
Qu’est-ce qui vient ensuite?
L’accord provisoire doit désormais être officiellement approuvé par le Parlement européen et le Conseil avant de pouvoir devenir loi. S’il est approuvé, les nouvelles règles marquent un tournant dans l’approche de l’UE en matière de sécurité chimique, de durabilité et de transparence des consommateurs.
Comme l’utilisation des détergents reste intégrale de la vie quotidienne – des buanderies aux services de l’hôpital – cet accord souligne la détermination de l’UE à protéger la santé publique et la planète, une charge à la fois.
Le Conseil et le Parlement concluent un accord provisoire sur le règlement des détergents et des surfactants.